La commune de Pont-Évêque a été officiellement créée par la loi du 20 juillet 1867. Jusqu’alors, elle n'était qu'un faubourg d’Estrablin et de Septème, village pourtant éloigné de 8 kilomètres. Jusqu’à la Révolution, la paroisse de Pont-Evêque appartenait à la Seigneurie de Septème, au même titre que Oytier, Saint-Just-Chaleyssin et Serpaize.
En 1790, Pont-Évêque a été l’une des seules paroisses maintenues dans la commune de Septème, avec Serpaize. À cette époque, la population de Pont-Evêque était déjà essentiellement ouvrière, alors que Septème nourrissait sa vocation agricole.
A force de pétitions, en 1867, Pont-Evêque est devenue une entité municipale, au même titre que Chasse-sur-Rhône, Chuzelles et Serpaize, qui ont gagné leur indépendance.
À sa création, en 1867, Pont-Evêque comptait 1971 habitants qui vivaient pour la plupart des industries implantées le long de la Gère : forges, moulins et filatures. Ces usines profitaient de la pureté de l’eau et de la force motrice de la rivière pour fonctionner et se développer. L’évolution de Pont-Evêque est d'ailleurs étroitement liée à son histoire industrielle.
Aux maîtres-papetiers, installés dès la fin du XVe siècle, succéda une véritable industrie. La papeterie de Mornes fut créée en 1850 par Jean Cartallier, dont l’un des fils, Francisque, sera maire de Pont-Évêque (1896 - 1908). La famille donnera un autre premier magistrat à la commune : Louis Leydier, gendre de Francisque Cartallier (1919 - 1925).
La papeterie a été rachetée en 1932 par René Sibille, qui a mis au point le papier cristal, sur lequel s'est construite la renommée de l'entreprise.
En 1977, le groupe Papeteries Sibille Stenay, dirigé par Christian Sibille, fils de René, comptait trois usines, six machines à papier, et employait 850 personnes. Il sera racheté vingt ans plus tard par l’entreprise finlandaise Ahlstrom, devenue Munksjö en 2013, et toujours présente à Pont-Évêque.
L’histoire de Pont-Evêque est également liée à la sidérurgie, apparue dès le tout début du XIXe siècle. Ce sont des industriels lyonnais, les Frèrejean, qui ont créé les Fonderies et forges de Pont-Évêque. Véritable ensemble industriel, avec des ateliers, des bâtiments et jardins pour loger les ouvriers, la fonderie a tout d’abord produit du cuivre rouge, du plomb laminé et du cuivre jaune. En 1819, l’usine employait 500 ouvriers. Elle était tournée vers la fabrication de plaques de blindage pour les bateaux, rails de chemins de fer et poutrelles métalliques. La famille Frèrejean a maintenu la tradition du cuivre à Pont-Évêque, multipliant les innovations. La forge était alors considérée comme la plus belle de France.
C'est l'un des deux frères, Victor Frèrejean, qui a amorcé le virage du cuivre vers le fer, après avoir trouvé un gisement ferrugineux à Saint-Quentin-Fallavier, qui lui permit d’alimenter la forge épiscopontine. Un premier haut fourneau vit le jour en 1842. L’usine transformait 14 tonnes de fonte par jour, produisant des pièces pour la marine, les chemins de fer et des ponts métalliques. Le brevet des fours à puddler fut déposé. Mais l’absence de moyens de transport, la baisse des commandes ferroviaires et des pertes accumulées eurent raison de la forge, qui ferma ses portes en 1888.
Presqu’un siècle plus tard, en 1960, naissait le District urbain, regroupant Vienne, Sainte-Colombe, Saint-Romain-en-Gal, Saint-Cyr, Seyssuel, Reventin-Vaugris et Pont-Evêque. C’est ce district qui va proposer des espaces à des entreprises, pour faciliter leur implantation sur la commune. Ils donneront naissance aux zones industrielles de l’Abbaye et de Montplaisir.
C'est à cette période que s'est installée la chaudronnerie Feretol, l’usine de coton Orbel (devenue Bocoton), les établissements Grenouillet, Calor, en 1964, Hassler en 1971, Pellet...
Dans les années 70, Pont-Evêque connaît une explosion démographique, avec la construction des Genêts et du Plan des Aures.
Aujourd'hui, Pont-Evêque compte 360 entreprises qui emploient près de 3 000 personnes, dont plusieurs ont un rayonnement international.
Vous pouvez consulter l'excellent ouvrage intitulé "Pont-Évêque - Industrie et naissance d'une commune (1700-1900)", rédigé et illustré par Michel Guironnet.
Plus récemment, en mai 2017, un livret intitulé ‘’Mosaïque de souvenirs’’ a été édité dans le cadre des 150 ans de la commune.
Ce recueil de paroles d'habitants, magnifiquement illustré, a été réalisé avec le concours de l'auteur Catherine Fradier.
Il est en vente au prix de 10 €, à l'accueil de la mairie, du Centre socioculturel ’’Arc-en-ciel,’’et de la médiathèque.